Les travaux d’élaboration du plan triennal 2023-2025 ont démarré effectivement, au cours du mois écoulé, avec comme point de départ une évaluation du plan de développement précédent. L’objectif est d’éviter les cafouillages passés et assurer une meilleure exécution des projets qui vont permettre d’atteindre les objectifs identifiés. La vision stratégique 2035, dont la conception a été confiée à l’Ites, va sous-tendre les plans de développement élaborés au cours de cette période et, par ricochet, les budgets annuels. Les travaux n’en sont qu’à leur début. Mais le temps presse et l’heure de briser l’immobilisme et passer à l’action a sonné. D’ores et déjà, les réunions avec les comités régionaux se multiplient. Les projets des plans de développement régionaux doivent être fin prêts avant la fin du mois de juin prochain.
Tirer les enseignements du passé pour réussir le prochain plan de développement est désormais la mission sur laquelle s’est penché le ministère de l’Economie et de la Planification. Ce n’est un secret pour personne: le plan quinquennal 2016-2020 est loin de faire mouche. En 2020, l’économie tunisienne est loin du compte: des projets d’infrastructure qui sont restés lettre morte, des objectifs en termes de croissance, d’investissement et d’exportation qui n’ont pas été atteints et un chômage endémique jamais vu depuis des années.
Selon le ministre de l’Economie, Samir Saïed, ce cafouillage autour du plan de développement 2016-2020 trouve son origine dans un problème identifié au niveau de la mise en œuvre. “On a un problème d’exécution”, a-t-il asséné. Ainsi, dans l’objectif d’éviter les erreurs du passé, le nouveau plan triennal prend comme point de départ, une évaluation exhaustive du plan précédent. Même si les résultats définitifs n’ont pas été encore révélés, les constats préliminaires vont servir pour optimiser les travaux d’élaboration et ajuster le plan. D’ailleurs, le ministre de l’Economie, Saïed, a déclaré que, dans un souci d’une plus grande efficacité, le plan de développement 2023-2025 mettra l’accent sur les objectifs, les plans d’action, l’attribution des responsabilités ainsi que sur le suivi.
Des priorités qui découlent des enjeux mondiaux
La bonne nouvelle, c’est que l’élaboration du nouveau plan de développement sera encadrée par une vision stratégique 2035 dont la conception a été confiée à l’Institut tunisien des études stratégiques (Ites). Cette vision servira de cadre pour les plans de développement formulés au cours de cette période qui vont sous-tendre les budgets annuels et permettre, ainsi, la planification de la croissance. Selon le ministre Saïed, cette démarche va permettre de renflouer les caisses de l’Etat via l’accroissement des recettes et le renforcement des ressources propres. Elle va permettre, in fine, d’atteindre les équilibres financiers sur le moyen terme, de réduire progressivement l’endettement et d’assurer un retour à des indicateurs acceptables au niveau international qui permettent d’ouvrir la porte des financements extérieurs.
La vision stratégique 2035 découle, en effet, des enjeux et des défis mondiaux. Elle met le développement humain, la justice sociale, la question environnementale, l’économie du savoir et l’entrepreneuriat en tête des priorités. Il ne faut pas oublier, non plus, le contexte économique actuel caractérisé par le tarissement des ressources financières qui fait présumer que trouver les financements nécessaires va être un jeu serré. Ainsi, exactitude et efficacité sont les maîtres mots de ce nouveau plan.
Une démarche participative
Les travaux d’élaboration ont démarré effectivement durant le mois écoulé. Depuis, le département central multiplie les réunions avec les comités régionaux. Le processus va durer 6 mois et le projet du plan doit être finalisé avant le 30 juin. En effet, la conception du plan se fait aux niveaux central et régional. Pour le central, les équipes spécialisées se sont penchées sur l’élaboration d’un plan sectoriel qui fait la part belle aux divers secteurs d’activité. Quant aux plans de développement régionaux, ils sont formulés selon une démarche participative qui implique tous les acteurs économiques et sociaux des différentes régions du pays. Ces plans sont réalisés sous les auspices des gouverneurs. Des comités régionaux constitués des différents représentants des directions techniques, des municipalités, des secteurs économiques ainsi que de la société civile sont chargés de réaliser des rapports d’analyse où ils étalent les problématiques de développement dans chacune des régions mais où ils proposent aussi des solutions et des recommandations pour pallier les déficits diagnostiqués. Le projet du plan de développement de chaque région doit contenir un état des lieux et proposer une vision pour le développement avec un focus particulier sur les spécificités de chaque région. Il doit également identifier les projets qui vont permettre d’atteindre les objectifs de développement fixés. Mais le plus important à retenir est que le plan triennal 2023-2025 fera la part belle à l’initiative privée. C’est, en tout cas, ce qu’a affirmé le ministre de l’Economie, Saïed, à maintes reprises, soulignant, à chaque fois, que l’entrepreneuriat est l’avenir de la Tunisie.